MINISTERE DES INFRASTRUCTURES
ET TRAVAUX PUBLICS
vendredi 22 juillet 2022 à 14:11

FORMATION DES MAÎTRES D’OUVRAGE A L’INTEGRATION DE L’APPROCHE HIMO DANS LES DOSSIERS D’APPEL D’OFFRES

Ouvert le mardi 12 juillet 2022,  l’Atelier de Formation des Maîtres d’ouvrage à l’Intégration de l’Approche HIMO (Haute Intensité de Main- d’Œuvre) dans les Dossiers d’Appels d’Offres s’est clôturé le vendredi 22  juillet 2022 à l’Hôtel Selton de Kinshasa, sous la direction du Coordonnateur de la Cellule Infrastructures, Monsieur Théophile Ntela Lungumba.  La formation était destinée au personnel opérationnel et de passation des marchés de différentes agences de mise en œuvre du Projet KIN ELENDA, à savoir la Cellule Infrastructures, la Cellule d’Exécution des Projets Eau (CEP-O), l’Unité de Coordination et de Management des projets du Ministère des Ressources Hydrauliques et Electricité (UC), l’Institut National de Préparation Professionnelle (INPP) et la Cellule de Développement Urbain de Kinshasa (CDUK), impliqué dans la confection des Dossiers d’Appel d’Offres et la gestion administrative et technique des projets. Une trentaine d’experts et de cadres a pris part à la formation.

Pour rappel, un des objectifs de la Composante 2 du Projet KIN ELENDA est d’améliorer les revenus des personnes vulnérables et de stimuler la croissance et la productivité des secteurs économiques prioritaires, notamment à travers l'entretien des infrastructures et l'inclusion sociale. En ce sens, les Travaux HIMO sont un moyen efficace pour la création d’emplois temporaires devant permettre aux populations concernées de faire face à leurs besoins les plus pressants.  Ainsi, l’intégration des Techniques à Haute Intensité de Main-d’œuvre (THIMO) dans les Dossiers d’Appel d’Offres (DAO) des marchés des travaux d’infrastructures de la composante 1 du projet KIN ELENDA participe à l’atteinte de cet objectif.

L’atelier de l’Hôtel Selton a été organisé par le Bureau International du Travail (BIT) et s’inscrivait  dans le cadre de l’accord d’assistance technique signé en août 2021, visant à apporter un appui au Projet de Développement multisectoriel et de Résilience Urbaine (PDMRUK / KIN ELENDA). Cet appui porte sur quatre volets. Le premier volet se rapporte à l’Intégration des Techniques à Haute Intensité de Main-d’œuvre (THIMO) dans les Dossiers d’Appels d’Offres (DAO) des travaux d’infrastructures et au renforcement de capacités des maitres d’ouvrage.  

L’objectif poursuivi par l’atelier était donc de former et d’outiller le personnel opérationnel et de Passation des Marchés de différentes agences d’exécution du Projet KIN ELENDA, pour assurer l’intégration de l’approche HIMO dans les Dossiers d’Appel d’Offres. A cet effet, la formation a été  axée autour  des  thèmes suivants : Approche HIMO, Aspects sociaux et environnementaux, organisation de l’ingénierie sociale, mise en œuvre d’un chantier HIMO, suivi et contrôle des  travaux HIMO, Montage des DAO Type HIMO et Intégration des aspects HIMO dans les Dossiers d’Appels d’Offres. Les Etudes de cas avec les travaux de groupe ont tracé la perspective  de l’immense et lourde  tâche qui attend les Maîtres d’ouvrage.

 

Déjà, le BIT a intégré les THIMO dans trois Dossier d’Appel d’Offres International (DAOI) et un Dossier d’Appel d’Offres National (DAON). Il s’agit des DAO en rapport avec les travaux suivants: 

-          Réhabilitation des voiries des avenues Luemba et Me croquet (DAOI),

-          Travaux de Lutte contre l’érosion et les inondations dans la Commune de Kisenso à Kinshasa (Lot unique : Aménagement des voiries et collecteurs des avenues Nsau (0,95 km), Mulele (2,45 km) et Mazout (2,40 km) (DAOI),

-          Travaux de Lutte contre l’érosion et les inondations dans la Commune de Kisenso à Kinshasa (Lot 1 : Travaux de mise en œuvre de drainages complémentaires, Lot 2 : Reconstruction et réhabilitation des ouvrages de franchissement sur la rivière Matete et Lot 3 : Travaux de dragage de la rivière Matete et stabilisation des érosions Lukengo et Kiboto) (DAON),

-          Aménagement de 2 places publiques et reconstruction de la maison communale de N’djili (DAOI).

D’autres DAO sont attendus de différentes études techniques sont en cours de réalisation dans le cadre de différents volets du projet KIN ELENDA : Eau, Energie, Assainissement, Gestion de déchets solides,  Infrastructures de proximité Développement de compétences, etc. Pour les marchés de tous ces travaux, il faudra préparer des DAO qui intègrent des Techniques à Haute Intensité de Main-d’œuvre (THIMO). Ils s’ajouteront aux 4 DAOS déjà  préparés par le BIT. Tous ces différents marchés des travaux seront exécutés par des firmes à fortes expériences avérées et capables de transférer au moyen d’un ancrage local, leurs technologies innovantes aux PME locales sous forme de sous-traitance, offrant des opportunités d’emplois décents.

Au-delà de la formation, l’atelier a mis l’accent  sur une prise de conscience, de la part de ceux qui préparent des projets d’infrastructures, des choix qu’ils doivent opérer dans l’utilisation de la main d’œuvre, des matériaux et du matériel. Les THIMO sont une alternative technologique (quand techniquement c’est possible et économiquement rentable), avec de nombreux avantages : réduction des coûts de construction de 10 à 30% par rapport à la mécanisation, stimulation de l’économie locale de 20 à 30% d’investissement pour la main d’œuvre locale, redistribution des revenus au profit des zones et groupes de la population les plus défavorisés, création d’emplois 2 à 5 fois supérieurs par rapport aux travaux mécanisés, lutte contre la pauvreté  en faveur des populations marginales, économie de devises avec l’utilisation des ressources et matériaux locaux, promotion des PMEs locales, réduction de l’impact environnemental, création d’emplois décents et des opportunités économiques pour les jeunes, les femmes, les personnes vulnérables, en particulier pour la main d’œuvre non qualifiée…

 

Au regard des avantages induits dans les communautés locales,  les THIMO constituent dans les marchés d’infrastructures une composante sociale qui peut favoriser le développement social des communautés fragiles. Pour y parvenir, une volonté politique est nécessaire. Alors que  des pays comme le Ghana et la République Sud-Africaine ont inscrit les THIMO dans les textes régulant la Passation des Marchés d’infrastructures, il n’existe aucun cadre réglementaire dans ce secteur en RD Congo.  L’Atelier a proposé une démarche auprès de la Direction Générale des Marchés Publiques (DGMP).

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