Ces pratiques, tout comme la mauvaise gestion, existent dans toutes les économies, mais elles fleurissent particulièrement dans des pays encore en proie à l’insécurité due à de récents conflits sociaux ou politiques. Ces pays sont caractérisés par des faibles capacités des institutions responsables des programmes d’investissement. Le fait que les institutions opèrent dans un environnement où la gouvernance, la presse et la société civile sont en réorganisation, occasionne maintes tentations pour les opérateurs privés de recourir à la corruption afin d’obtenir des bénéfices rapides.
Par conséquent, l’amélioration des capacités de gestion et de la transparence reste une priorité pour la mise en œuvre convenable des programmes de développement et de l’aide requise pour le changement des conditions de vie des populations.
Au moment où la République Démocratique du Congo se bat pour guérir des séquelles de longues années de conflits, il est déplorable que l’image du pays soit souvent ternie par le débat autour de la bonne gouvernance. Dans ce contexte, le risque existe que l’incapacité des institutions publiques compromette à long terme les perspectives de développement socioéconomique du pays. Une réforme vigoureuse du secteur public ainsi qu’un ferme engagement politique de la part des autorités publiques pour la mener jusqu’au bout, sont un préalable à la revitalisation socioéconomique de la RD Congo.
Au regard de l’importance du développement de l’entreprise privée dans la relance de l’activité économique, le Gouvernement a le devoir de créer un environnement propice au développement des entreprises, avec une meilleure administration et une transparence dans la gestion des ressources financières et le lancement des investissements.
En confiant à l’Entreprise Publique chargée des routes – l’Office des Routes – l’exécution des travaux routiers, sous la supervision de la Cellule Infrastructures qui est la structure d’appui technique et de coordination du Ministère des Infrastructures, Travaux Publics et Reconstruction (MITPR), le projet Pro-Routes vise à reconstruire une structures viable à long terme qui aura à l’avenir pour tâche de gérer efficacement le réseau et les travaux routiers. Le renforcement des moyens d’action du personnel du MITPR, à travers la formation technique et fiduciaire, devrait créer les bases d’une gestion et d’une gouvernance améliorée à moyen terme.
Qu’à cela ne tienne, la gouvernance n’est pas l’objectif principal du projet. Cependant, par l’application des mesures d’atténuation destinées à limiter le risque de corruption, le projet Pro-Routes envisage de combattre d’une manière durable la corruption dans le secteur routier. La responsabilisation accrue des pouvoirs politiques, l’amélioration de la gestion du secteur public et la création d’un secteur privé compétitif ont été identifiés par la Banque mondiale comme étant trois de cinq éléments incontournables d’une véritable stratégie de lutte contre la corruption. Le projet englobe des activités destinées à traiter tous ces aspects.